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Le Baron de Caters survole la tribune. (coll. Frans Mielants)

Drapeau rouge sur “la tour de la Cathédrale”: un vol aura lieu sur le “Wilrijckse Plein”.

 

Malgré le très mauvais temps et les fortes pluies, un nombre de vols ont quand même pu avoir lieu au cours de ce premier meeting aérien officiel belge. Cependant, le public avait dû s'armer de patience avant de pouvoir admirer un des pionniers à l'œuvre. 

Un de ces jours d'automne, il faisait si mauvais que l'on a dû supplier Jan Olieslagers d'effectuer quelques vols, ce qu'il fit contre son meilleur jugement.

Après avoir fait les comptes, ceux-ci démontraient que les organisateurs avaient pu couvrir leurs frais et par conséquent, bien d'autres meetings furent organisés les années suivantes.

Afin de tenir la population anversoise informée de l'évolution de l'aéroport, la tour de la Cathédrale fit office de poste de signalisation. Un drapeau noir: on ne volera pas; un drapeau rouge: on vole; un drapeau blanc: on volera probablement.

A l'instar de la navigation, un mât de signalisation fut placé sur le site même, informant le public au moyen de divers drapeaux, du déroulement des activités de la journée, du nom du pilote qui volerait ou qui ferait un essai, et du prix que le casse-cou de service tâcherait de remporter.

On avait également prévu plusieurs tribunes où le public pouvait prendre place. 

Il fallait se rendre à l'évidence: cette semaine de vol était loin d'être bon marché.

Lorsque le Prince Albert demanda à Jan Olieslagers ce qu'il faut pour devenir aviateur, il répondit sans hésitation: “beaucoup de courage, beaucoup de culot et surtout beaucoup d'argent”, tout en jetant un œil apitoyé sur son avion qui s'était écrasé.

Pourtant, à cette époque, on pouvait se faire beaucoup d'argent en remportant les nombreux prix de valeur, à condition évidemment de présenter un numéro apprécié et applaudi.

Jan Olieslagers était déjà très connu à Anvers et bien au-delà pour ses exploits à vélo et à moto.

C'est grâce à cette semaine de vol qu'il fit ses débuts dans l'aviation, et il put compter sur beaucoup de soutien et d'enthousiasme en raison de son énorme popularité auprès de la population anversoise.

Par après, des semaines de vol furent régulièrement organisées sur le “Wilrijckse Plein”. 

Ce site restera utilisé en tant qu'aéroport jusqu'en 1920; par après, l'expansion de la ville rendit les vols à cet endroit pratiquement impossible.

Légendes des photos (du haut à gauche au bas à droite)

  • L'engin de Pierre Baron de Caters restauré grâce aux bons soins des frères Bollekens. Le Baron réussit son vol (coll. Dirk Buytaert).
  • Le Comte de la Vaulx surveille de près le remplissage de son ballon à gaz. En arrière-plan, les bouteilles de gaz prêtes à l'emploi (coll. Dirk Buytaert).
  • L'avion Wright de M. Wilford en cours de préparation pour le vol. Il est placé sur le rail de lancement à la force des bras. 
  • Au fond à gauche, la construction dans laquelle était accroché le contrepoids. Cela servait à donner de l'élan à l'avion lors du lancement (coll. Dirk Buytaert).
  • Le lancement est réussi et M. Wilford effectue un court vol, à la grande joie des spectateurs qui se voient récompensés de leur patience (coll. Dirk Buytaert).
  • Lorsque l'enveloppe est entièrement remplie, les soldats du Génie sortent le colosse. Le public se réjouit: le vol aura lieu ! (coll. Dirk Buytaert).
  • Vue du mât de signalisation au milieu du site. On utilisait des drapeaux pour indiquer le nom du pilote qui volait ou qui s'apprêtait à voler. 
  • La tour de la Cathédrale, à cette époque le point culminant de la ville et visible de loin, servait également de poste de signalisation: un drapeau rouge: on est en train de voler. (coll. Dirk Buytaert).
  • Le terrain du Génie sur le “Wilrijckse Plein” près du relais “de Dikke Mee”. (coll. Dirk Buytaert).
  • Jan Olieslagers “le démon Anversois” posant fièrement devant son Blériot. (coll. Frans Mielants).
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